Autres documents, articles, extraits concernant le thème apprentissage hybride
Wednesday 11 November 2009
by LJFleury

Signalé par Raymond Morel, un article de Thot :

Dans le mixeur des apprentissages

Tout processus d’apprentissage est hybride, composite, mélangé. L’école l’a
oublié et le paie actuellement très cher. Car les systèmes éducatifs se sont
focalisés sur les modalités de transmission des savoirs, et non sur leur
construction.

Longtemps, la transmission des savoirs ne fut qu’une affaire de face à face
entre enseignants et élèves. Malheur au prof qui ne tient pas sa classe et
vit l’humiliation au quotidien. Malheur aux élèves qui ont toutes les peines
du monde à rester immobiles à longueur de journée, que la voix du prof ne
fascine pas, ou tout simplement qui n’aiment pas écrire.

Aujourd’hui, les choses changent. Les établissements d’enseignement
supérieur et de formation continue des adultes ont compris qu’il leur
fallait attirer davantage d’étudiants et s’adapter à leurs conditions de vie
dont la complexité va croissant. Les établissements scolaires proposent des
ressources que les élèves peuvent consulter chez eux, dans les transports, à
la piscine. On appelle ça la formation hybride : un mélange de cours en
présence et à distance, soutenus par des échanges et organisés dans un
scénario global.

Les individus changent généralement plus vite que les systèmes. Les
enseignants sont au front, en cette période de révision des examens : sur
leurs blogs, ils proposent des fiches, des points de repère, et même des
exercices interactifs. À l’intérieur ou à l’extérieur des systèmes
éducatifs, les artisans des ressources d’apprentissage peaufinent des cours
entiers, voire des manuels réellement utiles, car utilisables en autonomie.
Ils se sont emparé des outils numériques d’édition, améliorent leurs usages
grâce aux cours, séminaires et communautés de pratiques qui fleurissent sur
la toile.

Car moins que jamais, l’apprentissage et la production de ressources
pédagogiques en ligne ne peuvent, ne doivent être des exercices solitaires.
On le sait, la motivation des apprenants se nourrit d’interactions avec
leurs pairs et leurs enseignants ou tuteurs. Pourquoi ne parle t-on jamais
de la motivation des enseignants ? Les enseignants, eux aussi, ont intérêt à
passer leurs pratiques au mixer des échanges. Et si la salle des profs leur
paraît parfois un peu étroite ou désertée, il leur reste la toile pour
trouver un écho à leurs préoccupations, à leur envie d’innover et de mieux
faire. Ils croiseront probablement certains de leurs élèves, par exemple
dans les classes ouvertes sur Facebook… Poussons les murs, échappons à la
dictature du face à face obligatoire. Dans ces conditions, les rencontres
n’en seront que plus intenses, qu’elles se produisent en ligne ou dans la
salle.

 


CARTABLE

 

Utiliser un ordinateur en classe n’enrichit pas l’enseignement

NOUVELOBS.COM | 25.08.2009 | 16:38
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Une étude s’est penchée sur l’utilisation d’ordinateurs portables par des collégiens pendant les cours. Peu d’enseignements y voient de nouvelles possibilités d’enseignement et estiment qu’il sert plus à jouer qu’à travailler.

Des collégiens travaillant avec des ordinateurs portables (Sipa)

Des collégiens travaillant avec des ordinateurs portables (Sipa)
L’arrivée des ordinateurs dans les classes françaises risque d’être retardée. Une enquête TNS-Sofres révèle, mardi 25 août, que l’utilisation d’ordinateurs portables pendant les cours ne modifie que très peu l’enseignement et représente un travail de surveillance des élèves supplémentaire.
L’étude porte sur 34 collèges des Landes où depuis sept ans des ordinateurs portables sont distribués en début d’année par le Conseil général aux élèves de 3ème et à leurs enseignants. Si plus de la moitié des professeurs (57%) déclarent utiliser leur ordinateur au moins un cours sur deux, ils ne sont que 45% à estimer que cet outil offre de nouvelles possibilités d’enseignement.

L’ordinateur sert plus à jour qu’à travailler

"L’ordinateur ne modifie pas les pratiques enseignantes, les enseignants l’intègrent pour reproduire ces pratiques et répliquer les cours magistraux", commente Pierre-Louis Ghavam-Nejad, responsable des nouvelles technologies au conseil général. Plus d’un professeur sur deux estime que l’ordinateur alourdit les tâches de gestion et de surveillance des élèves (55%) et qu’il sert plus à jouer et qu’à travailler (52%).
En moyenne, moins d’un enseignant sur deux (40%) déclare avoir demandé aux collégiens de se servir de leur ordinateur au cours des deux semaines précédant l’enquête. Les élèves estiment à seulement 25M s’en être servi dans le même temps. Enfin, l’enquête révèle qu’internet est rarement utilisé en classe.
Initiée en 2001 sur trois collèges, puis généralisée en 2002 aux classes de 3ème des 34 collèges des Landes, l’opération "Un collégien, un ordinateur portable" permet aux élèves et aux enseignants de recevoir un ordinateur portable pour l’année scolaire. Ils peuvent l’utiliser chez eux et le rendent à la fin de l’année comme les manuels.


- L’enquête TNS-Sofres a été réalisée d’octobre à novembre 2008 sur l’ensemble des collèges et à la demande du Conseil général des Landes. Elle s’appuie sur les 10.261 réponses des élèves, enseignants, parents d’élèves et personnels administratifs.

(Nouvelobs.com)


 «On a réussi à scolariser tous les enfants, mais pas à les instruire»

Aujourd’hui, l’école est très critiquée, on dit que les élèves ne sont plus à niveau. Est-ce que les pédagogues ont tout faux?
L’école a toujours été critiquée. Ce qu’il y a de neuf, ce sont les enquêtes internationales du genre Pisa, qui permettent d’évaluer les acquis des élèves de différents pays selon des critères identiques, à l’issue de l’éducation de base. Les résultats ont effrayé la Suisse, qui s’est rendu compte que 20% d’une classe d’âge n’atteignent pas un niveau décent de «littératie» (ndlr: savoir lire et écrire). Un élève sur cinq passe au moins neuf ans de sa vie à l’école sans atteindre le minimum requis pour vivre au XXIe siècle. Ne pas arriver à lire couramment, c’est un handicap dans une société où le texte est toujours omniprésent.
La mission naturelle de l’école est de former les élèves, le fait-elle encore de manière efficace?
C’est une mission plus culturelle que naturelle. Les objectifs de l’école ont varié selon les époques. D’abord, c’était de former de bons croyants. Puis de bons citoyens, de bons travailleurs, enfin de bons consommateurs. Aujourd’hui, on veut tout: ne rien céder sur les disciplines mais aussi remettre la citoyenneté au centre, initier aux nouvelles technologies, développer des compétences, enseigner deux langues étrangères dès l’école primaire, alors même qu’une partie des élèves a déjà de la peine à maîtriser la langue de base, le français, qui n’est pas forcément leur langue maternelle. On a cumulé tous les objectifs du passé et du présent. Seuls les meilleurs élèves peuvent y arriver.
Mais alors que faut-il enseigner?
Deux visions de l’école obligatoire s’affrontent: ceux qui pensent qu’elle sert d’abord à la préparation des élites aux études gymnasiales et universitaires et ceux qui estiment qu’elle doit aussi et peut-être d’abord préparer à la vie les élèves qui termineront à 15 ans. Les programmes scolaires actuels sont largement conçus comme préparatoires aux études supérieures. En biologie, on apprend la division cellulaire, alors que pour se préparer à la vie, l’alimentation ou la prévention des maladies sexuellement transmissibles seraient plus utiles. Le droit et l’économie régissent notre société, mais ils ne sont pas enseignés à l’école obligatoire.
Qui a raison, vers quoi faut-il aller?
Dans des sociétés largement basées sur les connaissances et les compétences, on ne peut pas négliger la formation des élites. Mais aucun pays ne devrait se désintéresser des connaissances et des compétences dont on a besoin pour participer à la vie sociale et vivre décemment, quel que soit son métier. Il faut un compromis équitable: actuellement il ne l’est pas!

L’école doit composer avec les origines très variées des élèves. Cela pose-t-il un problème?
A classe sociale égale, l’origine n’a pas une grande influence sur la réussite scolaire. Dès qu’il maîtrise la langue, un enfant de cadre portugais, japonais ou américain réussit à l’école aussi bien qu’un Suisse. Les différences qui comptent, ce sont les inégalités sociales, les inégalités de niveau de vie et d’instruction des parents. Les 20% de jeunes qui ne savent pas lire couramment ne viennent pas de la bourgeoisie. Ils se concentrent dans les classes populaires.
Ce clivage social est-il particulièrement fort à Genève?
Il est universel. Paradoxalement, plus on essaie de le combattre, plus il devient visible, parce qu’on se donne les moyens de mesurer l’inégalité sociale devant l’école.
Ce qui expliquerait le plus grand taux de réussite dans les cantons plus homogènes socialement?
Les différences de classes sociales se retrouvent partout. Dans les villes, la composition sociologique varie selon les quartiers, donc aussi le niveau de réussite scolaire. Mais l’évaluation scolaire traditionnelle masque en partie ces inégalités, car elle compare entre eux les élèves d’un même établissement.
C’est pourquoi Genève a voulu supprimer les notes?
Le but principal de la rénovation entreprise en 1994 était de différencier l’enseignement et de travailler en cycles pluriannuels pour faire mieux réussir les élèves les plus faibles. Ce qui conduit à évaluer les élèves par rapport aux objectifs de la formation, et non les uns par rapport aux autres. La note devait alors changer de sens. Elle est devenue un enjeu symbolique dans la lutte des conservateurs contre la rénovation de l’école primaire.
Cela signifie-t-il qu’on veut retourner à l’école d’autrefois?
C’est ce que veulent faire croire les antipédagogues. Ils accusent les réformes de faire baisser le niveau alors qu’elles ont pour but prioritaire de lutter contre l’échec scolaire. Ils récusent la pédagogie alors qu’elle est indispensable pour aider les élèves qui n’ont pas de facilité à apprendre, ceux qui ne voient pas le sens du travail scolaire et sont faiblement aidés par leur famille. Les antipédagogues font appel au sens commun: valoriser l’autorité du maître, mettre le savoir au centre. Comme s’il suffisait d’écouter sagement le professeur et de faire ses devoirs pour réussir.
Le grand boom des écoles privées est-il un aveu d’échec de l’école publique?
Une partie des parents sont effrayés par le discours catastrophiste ambiant plus que par ce qui se passe réellement dans l’école de leurs enfants. Ils fonctionnent comme des consommateurs qui vont voir ailleurs s’ils ont l’impression que le niveau baisse dans l’école publique. En Suisse, un dixième des élèves fréquentent les écoles privées. Même si cette proportion s’accroît actuellement, cela reste très peu, par rapport à d’autres pays.
L’école publique est-elle en train de devenir une école pour les défavorisés?
Absolument pas. L’école publique fonctionne bien pour trois quarts de ses élèves. Le quart en difficulté ne se dirige pas vers l’enseignement privé, car les parents n’en ont pas les moyens. N’oublions pas qu’en mettant leurs enfants en école privée, les parents cherchent aussi un cadre strict exerçant un contrôle social qu’ils n’arrivent plus à assumer. C’est l’internat de jadis, en moins sévère, car aujourd’hui les parents veulent à la fois que leurs enfant soient heureux et qu’ils réussissent.
A l’internat, les professeurs frappaient les élèves, aujourd’hui c’est l’inverse. Comment peuvent réagir les enseignants aujourd’hui?
Dans les conditions les plus difficiles, le métier d’enseignant consiste à faire en sorte que les élèves soient présents, attentifs, pacifiques, respectueux des personnes, des lieux et du matériel pédagogique. L’école a réussi à scolariser tous les enfants, mais pas à les instruire. Si bien qu’elle est confrontée à des publics qui ne sont pas acquis d’avance à la nécessité d’apprendre. L’enseignant doit désormais convaincre qu’apprendre a du sens. Lorsqu’on travaille avec des élèves qui sont au départ fort éloignés de la culture scolaire, il faut susciter leur intérêt, aller à leur rencontre.
N’est-on pas mené à abaisser le niveau général à cause d’élèves désintéressés et en difficulté?
Non. Globalement, le niveau monte, les jeunes sont plus scolarisés et mieux formés qu’il y a cinquante ans. L’orthographe s’est peut-être dégradée, mais c’est parce que d’autres objectifs ont été ajoutés: l’expression orale, l’argumentation, la compréhension et la production de textes. Le problème ne naît pas de la régression du niveau mais du décalage entre un niveau qui augmente et des exigences qui augmentent encore plus vite, pour une société de la connaissance qui se veut démocratique et globalisée.
Quelle est votre école rêvée pour demain?
Une école juste et efficace pour les plus démunis. On ne peut pas moralement, économiquement, ni politiquement, défendre une société avec une forte proportion d’exclus de la culture, de l’emploi stable, de la consommation, de la citoyenneté. L’ignorance coûte cher, elle favorise la maladie, la délinquance, la marginalisation, le chômage, le fascisme… Ce n’est pas un bon choix économique et politique. Et éthiquement, ce n’est pas acceptable. Il faut rendre l’école plus efficace pour cette fraction des jeunes qui y passent du temps sans en sortir avec les atouts promis et qui en souffrent.
Ils sont malheureux aujourd’hui?
Une partie des élèves en échec rêvent de sortir de l’école. En même temps, cela leur fait peur, car c’est un lieu protégé, un lieu de sociabilité, un lieu qui structure la vie quotidienne. Dans une logique à court terme, mieux vaut s’ennuyer à l’école que d’affronter le monde du travail salarié… ou du chômage.
Mais on acquiert quand même quelque chose…
Oui, mais pas assez en regard des exigences actuelles. Le problème est de faire en sorte que tous les enfants apprennent. Or, certains élèves passent beaucoup d’heures à l’école sans en retenir grand-chose, car ils ne sont véritablement engagés dans une activité susceptible de les instruire que durant un quart ou une moitié du temps de présence en classe. Pour le reste, ils rêvent, bavardent, attendent, mais surtout ils restent inertes devant des tâches qui ne les intéressent pas ou les dépassent, sans protester, contents de ne pas être dans le collimateur. S’ils ont le choix entre se confronter à une tâche qui va les mettre en difficulté ou faire semblant de travailler, les élèves en échec fuient l’obstacle. Dès le début de la scolarité, le métier d’élève consiste à faire croire qu’on travaille.
Que préconisez-vous alors?
C’est l’enjeu de toute pédagogie différenciée: densifier le suivi des élèves, multiplier les moments formateurs, mieux ajuster les défis intellectuels, donner du sens, optimiser l’emploi du temps. Donc réorganiser le travail scolaire et former les enseignants dans ce sens.

Propos recueillis par Mélanie Haab /
Photo Dorothée Baumann


Bio express
1944: naissance à Lausanne
1968: licence de sciences sociales et de sociologie en 1968
1984: doctorat en sociologie et anthropologie, charge de cours à l’Université de Genève
De 1970 à 1994: directeur adjoint du service de la recherche sociologique à Genève.
1994: nommé professeur ordinaire à l’Université de Genève
De 1994 à 1999: coresponsable de la formation des enseignants primaires à l’université
2000: création de LIFE (Laboratoire Innovation Education).
A publié une vingtaine d’ouvrages sur la question de l’école.
Source: www.unige.ch/fapse/life

 


 

L’Ecole française hésite devant le numérique,

 

révèle une enquête des Landes

http://issuu.com/1collegien1ordinateurportable/docs/tnssofres03

L’Ecole arrivera-t-elle à intégrer et à s’appuyer sur les outils et les pratiques culturelles du XXIème siècle ? L’étude que vient de publier le Conseil général des Landes donne des raisons de l’espérer. Mais elle éclaire sans fard les résistances et les obstacles.

 

Tous ceux qui s’interrogent depuis des années sur les raisons du retard français en matière d’intégration des TICE et sur les blocages en général du système éducatif gagneront à consulter cette enquête. Car si le département des Landes est "petit" (34 collèges), c’est un département pionnier pour la construction de l’Ecole numérique. Il prête des ordinateurs portables aux collégiens depuis 2001 et actuellement tous les élèves de 4ème et 3ème, et tous les enseignants, en disposent. Enfin l’enquête réalisée par TNS Sofres est massive : 76% des élèves, 55% des parents, 77% des encadrants (direction, CPE) et 56% des enseignants ont répondu à l’enquête; les élèves par Internet (à 90%), les enseignants sur papier (à 63%)…

 

90% des enseignants attachés à leur ordinateur. "L’arrivée de l’informatique au collège et notamment la dotation des élèves en ordinateur portable a profondément modifié les représentations traditionnelles de l’Ecole et de son fonctionnement ainsi que les rapports entre enseignants et élèves" annonce l’enquête. En effet il faut souligner la réussite de l’opération "un collégien , un ordinateur portable". 90% des enseignants se déclarent satisfaits de cette opération. C’est le cas également des parents (90%). Trois enseignants sur quatre jugent l’ordinateur portable utile parce qu’il assure l’égalité des jeunes devant la fracture numérique, parce qu’il prépare à la vie professionnelle, parce qu’il développe le département. Vous avez décelé ce qui manque : seulement 3 profs sur 10 estiment que l’ordinateur est utile… pour les apprentissages. Seulement un enseignant sur dix accepterait de perdre son portable… mais 56% accepteraient que les collégiens n’en disposent plus ! On perçoit déjà le malaise…

 

Mais pour quels usages ? Attachés à leur ordinateur, 57% des enseignants déclarent s’en servir un cours sur deux, un pourcentage très supérieur aux pratiques nationales et qui témoigne de la réussite de l’opération "un collégien , un ordinateur". Un pourcentage qui varie avec l’ancienneté : ce ne sont pas les jeunes enseignants qui utilisent le plus l’ordinateur mais ceux qui sont bien installés dans le poste mais pas proches de la retraite. 24% des enseignants ne se servent jamais de l’ordinateur. 54% n’utilisent jamais Internet en classe.

 

Les usages varient selon les disciplines. Plus une discipline est bien placée dans la hiérarchie traditionnelle, plus l’utilisation de l’ordinateur est faible. C’est donc en maths et en français qu’on utilise le moins l’ordinateur, en technologie et en SVT – Physique chimie qu’on l’utilise le plus.

 

Et selon les pédagogies. On se sert de l’ordinateur surtout pour montrer, avec un vidéo projecteur ou un TBI. Les logiciels disciplinaires sont peu utilisés. Internet est aussi peu sollicité. L’ordinateur est pratique à condition qu’il maintienne le rapport pédagogique traditionnel.

 

Pourquoi ces usages limités ? Quand on demande aux enseignants des Landes pourquoi ils utilisent peu ou jamais l’informatique, les arguments avancés mettent tous en question la forme pédagogique. On a peur de perdre du temps, de perturber le cours. On ne voit pas l’intérêt pédagogique de l’utilisation de l’ordinateur ou d’Internet. Il est intéressant d’observer que les enseignants apprécient le TBI parce qu’ils pensent qu’il augmente la concentration des élèves, ce que les élèves partagent mais eux disent qu’ils sont encore davantage concentrés quand ils travaillent sur leur propre ordinateur. Il est intéressant de voir que les logiciels utilisés sont des utilitaires, comme Word ou Encarta. Les usages d’Internet sont orientés surtout vers les vidéos de l’INA ou de France 5 que le prof montre. Des logiciels comme "J’ai vécu au 18ème siècle", qui se prêtent à la pluridisciplinarité et au projet, sont quasiment inconnus. L’usage d’internet dans le collège hors des cours est impossible dans les trois-quarts des collèges. Le travail à la maison l’ignore royalement. Ce que nous confirme l’exemple des Landes c’est que c’est parce que l’ordinateur et Internet ne sont pas perçus comme réellement indispensables à sa discipline qu’ils ont du mal à trouver place. La culture numérique paraît perturbante et saugrenue dans l’univers scolaire.

 

Les enseignants des Landes sont-ils rétrogrades ? Comme un peu tous les professeurs, ils partagent une vision assez pessimiste de l’enseignement. Ils ont le sentiment d’un déclin des connaissances, d’une baisse de la concentration et des capacités d’expression des élèves. Ils se méfient des parents. Mais ils se rendent compte de la nécessité de changer le métier, de faire davantage vers l’éducatif, de personnaliser davantage l’enseignement. Bien loin d’être rétros ils se sont remis en question et ils ont accepté l’entrée de l’ordinateur. Ce que montre l’exemple des Landes, c’est que ce qui bloque le passage au collège numérique, ce n’est pas l’équipement. Ce n’est pas l’entretien du matériel. C’est la culture scolaire traditionnelle, avec ce qu’elle comporte de postures pédagogiques et de relationnel. On n’intégrera pas la culture numérique sans changer en profondeur le fonctionnement de l’école.

 

Quelles perspectives ? Sans aucun doute les Landes ont une bonne longueur d’avance sur la plupart des départements. Ils nous éclairent puissamment sur les résistances rencontrées par l’Ecole numérique. Pour les rédacteurs de l’enquête, l’avenir de l’opération "un collégien, un ordinateur portable" résiderait dans la capacité à dédier le portable au contenu et aux usages scolaires, à faire de l’ordinateur un lien entre l’élève et le collège. Mais c’est bien sa légitimité qui est questionnée par les enseignants. Cette légitimité, elle ne peut être apportée que par la hiérarchie. Or c’est la grande absente de l’enquête des Landes.

voir l’article de café pédagogique

L’enquête

Une lecture en ligne

Le commentaire du québécois Mario Asselin

Dans le Café l’enquete 2006

Le colloque de 2004

 


 

Apprendre le français avec Ipod et balado ...

http://www.podclasse.ac-versailles.fr/users/tutoriel/blog/

http://crdp.ac-besancon.fr/index.php?id=2361&tx_ttnews[tt_news]=3830&tx_ttnews[backPid]=2362&cHash=8531e386b2

http://podcast.ac-rouen.fr/

podcast mode emploi

http://www.competencemicro.com/booklet.php?id=206


Jeu sérieux : une vieille idée qui a de l’avenir
 

Le dernier conseil des ministres a annoncé l’octroi de 30 millions d’euros pour développer le "jeu sérieux" en France. Une décision originale et qui pourrait avoir un impact sur l’enseignement. Julien Alvarez, auteur d’une importante thèse sur le jeu sérieux, explore les raisons de cet intérêt.

 

Comment expliquez-vous cet intérêt pour un sujet jusque-là assez peu connu ?

A mon niveau je ne peux émettre qu’un point de vue car je n’opère pas au sein du gouvernement. Il y a sans doute plusieurs facteurs qui peuvent expliquer la proposition de Nathalie Kosciusko-Morizet visant à financer des projets de Serious Games. De manière non exhaustive, j’entrevois notamment celles-ci. Tout d’abord, il y a l’identité culturelle française : Durant les années 90, la France a subventionné des applications multimédias à vocation culturelle, scientifique et artistique. Nous avons tous en mémoire le cédérom du Louvre qui a connu un grand succès. Malgré le peu de succès rencontré par les autres applications de cette niche, la France a continué à subventionner de tels titres avant de stopper peu à peu les crédits. Le jeu vidéo représente un marché bien plus important, qui continue de s’inscrire dans une tendance haussière. Malgré cela, les plans gouvernementaux sont restés timides. Ce paradoxe s’explique sans doute pour partie, par le fait que la France se reconnaît volontiers dans certains canons culturels, mais difficilement dans celui du pur divertissement tel que le propose l’objet vidéoludique. Soulignons que les grands acteurs de cette industrie sont principalement nord américains et japonais. Les acteurs français tels Ubisoft et Infogrames (Atari aujourd’hui) ont dû principalement se faire par eux-mêmes.

Le Serious Gaming est un objet qui propose d’associer une dimension utilitaire au jeu vidéo. Il s’écarte ainsi du pur divertissement. Peut-être que la France se reconnaît à nouveau à travers un tel objet vidéoludique et peut ainsi contribuer à son développement ?

On peut également explorer la piste du rapport Isaac pour expliquer l’appropriation du terme « Serious Game » par le gouvernement. Commandité par Valérie Pécresse en 2008, ce rapport mentionne en effet à plusieurs reprises le vocable « Serious Game ». Ce terme a été à son tour repris dans plusieurs discours de la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche depuis. De ce fait, cela a probablement joué un rôle facilitateur pour la diffusion de la notion de Serious Gaming au sein du gouvernement.

Le facteur générationnel peut également être mis en avant. En effet, Valérie Pécresse et Nathalie Kosciusko-Morizet sont jeunes et font partie de la nouvelle génération politique. Elles, et leurs équipes respectives, sont de ce fait sans doute plus sensibles aux centres d’intérêt de la génération Y (personnes nées entre la fin des années 70 et le milieu des années 90) que leurs aînés. Enfin dans le contexte de la relance, le facteur économique que l’on peut observer sur la scène internationale joue certainement un rôle : l’effet Nintendo par exemple avec les produits de la gamme « Touch ! Generations » qui ont contribué aux bénéfices record de l’éditeur nippon pour l’année 2008 a peut-être contribué à crédibiliser le serious gaming aux yeux du gouvernement. Il est important de souligner que plusieurs produits de cette gamme, à l’instar de « l’entraînement cérébral du Dr Kawashima, quel âge à votre cerveau ? » ont été développés en rapprochant le monde de la recherche avec le tissu industriel japonais. Cela a été impulsé par la volonté du gouvernement qui a mobilisé les fonds nécessaires.

Aux Etats-Unis, le gouvernement par l’intermédiaire du DARPA (organisme de la défense) subventionne également des Serious Games par le biais du Small Business Act. Cela a permis l’émergence de plusieurs commandes dont les plus connus sont America’s Army et Pulse !!. Le Canada qui a su dynamiser l’industrie vidéoludique en rapprochant l’industrie, la recherche et les instituts culturels commence aussi à s’intéresser au serious gaming. Cela constitue des modèles économiques qui semblent fonctionner et le gouvernement français a peut-être envie lui aussi de les mettre en place ? Il peut s’en donner les moyens par le biais du Pacte PME introduit en Septembre 2004.

 

L’intégration du jeu sérieux dans le système éducatif dépend elle d’un budget uniquement d’un financement ?

Décider de débloquer des fonds pour promouvoir le serious gaming est une bonne nouvelle. Bien entendu cette démarche doit s’inscrire dans un cadre d’accompagnement, de formations, d’échange de retours d’expérience… et probablement d’un aménagement des programmes scolaires adapté. Quoi qu’il en soit la génération Y suscite déjà bien des remises en question sur le plan de la pédagogie. Et la mise en place de dispositifs vidéoludiques adaptés semble être une des réponses possibles. Cela s’inscrit donc dans une cohérence. Maintenant, soulignons que le système éducatif s’inscrit déjà dans une dynamique visant à faire intervenir la culture vidéoludique au sein de cadres scolaires. En témoigne par exemple l’initiative du groupe « Pedagame » conduite par Julien Llanas, celle de « Jeux-serieux.fr » du CERIMES ou encore la notre « Ludoscience.com » qui expérimentent et partagent ce type d’approches pédagogiques. Mais il est clair qu’il faut encourager ces démarches encore trop confidentielles et qui sont faits en marge de tous systèmes financiers.

 

Où en sont aujourd’hui les usages du jeu sérieux dans la société ? Peut on citer des exemples d’administrations, d’entreprises, de structures d’enseignement qui aient réussi à en tirer parti ?

Le Serious Gaming est bien plus ancien que ce l’on peut penser. Dès 1958, on recense le jeu « Tennis for Two » de Willian Higinbotham, qui a été développé pour rendre plus conviviale et attractive la visite du Laboratoire National de Brookhaven (USA). Celui-ci est spécialisé dans les recherches nucléaires. Il s’agissait donc de rassurer la population par de telles visites. Ainsi dans le cas présent le jeu vidéo Tennis For Two sert d’outil de communication. C’est exactement une des approches que l’on peut associer au Serious Gaming actuellement. Notons que nous recensons bien d’autres exemples d’ancêtres de Serious Games : Oregon Trail et Limonade Stand (1973), Military Zone (1981), Tooth Protector (1983)… Dans le cadre de l’équipe Ludoscience, nous les désignons par le terme « Retro Serious Games ».

Le terme « Serious Game » au sens où nous l’entendons, jeu vidéo à dimension utilitaire, apparaît en 2002. C’est-à-dire 30 ans après le démarrage de l’industrie vidéoludique grand public qui a débuté pour beaucoup avec la diffusion de la borne d’arcade Pong en 1972. Le terme de Serious Game ne véhicule donc pas un concept nouveau, mais plutôt une prise de conscience, un recul par notre société, sur le potentiel que peut offrir l’objet vidéoludique en dehors de la sphère du simple divertissement. Dans ce contexte, on voit à présent de plus en plus de trentenaires et de quadragénaires, qui ont connu le jeu vidéo durant leur enfance, tenter d’expérimenter ou d’importer l’objet vidéoludique dans des contextes d’administrations (la Défense, la Marine, l’éducation Nationale…), d’entreprises (par exemple Orange, Renault, la SNCF), des structures d’enseignement (groupe Pedagame, Ludoscience…)… Le phénomène devrait logiquement s’amplifier si l’on considère que nous sommes avec ces acteurs à la frontière entre la génération X et la génération Y. Cette dernière a normalement une culture vidéoludique encore plus aiguisée.

 

Comment se situe la France par rapport à ses voisins ?

Elle n’est ni en avance, ni à la traîne pour le moment. Cependant, en terme de moyen elle ne rivalise pas encore avec les Etats-Unis qui réalisent des Serious Games de plusieurs millions de dollars alors que les plus gros projets dans l’hexagone se situent plutôt autour de 300 000 euros à 500 000 euros. Nous verrons comment se ventilera l’enveloppe de l’aide gouvernementale pour savoir si des évolutions seront à noter dans ce registre.

 

Pourquoi le jeu sérieux vous semble avoir de l’avenir ?

Sur ce point, je dirais que la dimension utilitaire est intimement liée à l’objet vidéoludique. Ainsi lors du lancement de l’Odyssey Magnavox en 1972, sans doute la première console de jeu grand public, parmi les titres proposés, certains étaient de type éducatifs : par exemple apprendre les différents Etats Américain. D’autre part la campagne publicitaire qui accompagnait la sortie de cette machine vantait à la fois ses fonctions récréatives et éducatives. Ralph Baer, l’ingénieur qui a conçu cette machine souhaitait déjà divertir tout en instruisant. En nous appuyant sur cette anecdote et sur les différents Rétro Serious Games que nous recensons régulièrement (http://serious.gameclassification.com ), il semble difficile de dissocier le potentiel utilitaire du jeu vidéo. J’irais plus loin, cela n’a pas de sens. C’est propre à l’objet. En ce qui concerne l’avenir du Serious Gaming, tant qu’il y a aura une industrie vidéoludique, cette notion utilitaire continuera forcément d’exister. Ce qui changera sans doute un jour c’est plutôt le vocable « Serious Game ». Lui sera certainement appelé à se transformer. Marketing oblige.

 

Julian Alvarez

Chercheur en Serious Gaming

Liens :

Le site de J Alvarez

http://www.ludoscience.com/

Jeux sérieux

http://www.jeux-serieux.fr

Le site Pedagame de Julien Llanas

http://www.pedagame.com/

Le dossier d’Educnet

http://www.educnet.education.fr/dossier/jeuxserieux/

Et celui du Café : Enseigner avec le jeu ? (2008)

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/laclasse/Pages/93_Dos[...]

L’Expressso du 7 mai : L’année du jeu sérieux

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2009/05/0705[...]

 


Delors :

 

Education un trésor est caché dedans

 


 

Formations à distance

Les offres du CNED

 


 

 

Formations en ligne et cours par correspondance : soutien scolaire, BTS, préparation aux concours et formation professionnelle.

Autres adresses :

 

http://www.cursus.edu/?module=directory&type=3&action=getDirList

Akuter Technologies
Forte de 10 années d’expérience dans le développement de solutions de formation et de certification à distance par l’Internet/Intranet, Akuter Technologies offre la solution eLearning adaptée à chaque organisation
» 4, rue Pierre Sémard Tarare FRANCE, » + 33 (0)4 74 63 12 99

Amplitudes
Amplitudes est spécialisée dans la conception et la réalisation de programmes de formation et d’auto formation "métier" sur mesure. Elle est reconnue comme une référence en ce domaine, dont elle est pionnière : première réalisation en 1984 ! Venant de la communication, elle attache le plus grand soin à l’analyse préalable, puis à l’élaboration et la rédaction du story-board, aussi détaillé et préc ...
» 97, Quai de la Marne Joinville le Pont FRANCE, » 01 49 76 30 00

CeRFI
Le CeRFI est spécialisé dans la formation en ligne depuis une dizaine d’année avec la plate-forme myTeacher(R) dont il est l’éditeur. myTeacher(R) est une plate-forme de formation mixte (en ligne et en salle) dédiée aux entreprises de toute taille (mode Intranet et Internet).
» Rue de la Gabelle 6 Carouge (GE) SUISSE, » 41 22 307 84 50

Dokeos
Dokeos, la suite e-learning open source
» 201 rue St Martin Paris FRANCE, » 33140274767

E-doceo
Fondée en 1999 par deux pédagogues, notre société se hisse aujourd’hui au premier rang des éditeurs de logiciels dans l’univers du e-learning.
» 8, rue de la Fionie - La Bérangerais La Chapelle sur Erdre FRANCE, » 33 (0) 2 51 12 96 74

Ellicom
Ellicom offre aux entreprises des solutions novatrices de formation et d’information interactives et centrées sur l’apprenant, leur permettant d’améliorer la performance et la productivité, de diminuer les coûts et d’obtenir un retour sur l’investissement mesurable
» 905, de Nemours Québec CANADA, » 1 866 623-8804

Elluminate
Notre mission est d’aider les organisations académiques et les enseignants à transformer l’apprentissage et la formation par l’usage des technologies. La solution “Elluminate Learning Suite” inclue: Elluminate Live!, un environnement académique pour une collaboration en temps réel Elluminate Next>, qui vous permet de préparer vos cours et de créer des enregistrements déconnectés ainsi que ...
» 403 - 33rd St. NE, Suite 200 Calgary, CANADA, » +34610447404

Epistema
Epistema figure parmi les leaders français du e-learning et propose une suite complète de logiciels simples d’utilisation et basés sur des technologies open-source.
» 1360, route des Dolines, Les Cardoulines B4 Sophia-Antipolis FRANCE, » 33 4 93 74 14 26

EuriStyle
Édition-distribution de logiciel : Ingénierie de formation-compétences, plate-forme EuriLyre, Intégration-déploiement.
» 9 rue de Leucate Toulouse FRANCE, » 05 61 80 99 89

Fefaur
Le Conseil eLearning en toute indépendance
» 30 rue de Vesle Reims FRANCE, » 33 (0)3 26 86 49 65
GNFA - Groupement national pour la formation automobile
Renforcer la compétence des entreprises des Services de l’Automobile et des établissements disposant d’ateliers intégrés.
» 41/49, rue de la Garenne Sèvres FRANCE, » 01.41.14.16.18

Itaca Multimédia
Itaca (Interactive Training Advanced Computer Applications) a développé EasyProf®, un outil d’auteur qui permet de créer, d’une manière simple et intuitive, des applications multimédia interactives.
» C/ Rosselló, 253 5º 1ª Barcelone ESPAGNE, » 01.79.97.50.54
LaSeLDI - LAboratoire de SEmiotique, Linguistique, Didactique et Informatique
Le LA boratoire de SE miotique L inguistique D idactique et I nformatique
» 4 Place Tharradin, Les Portes du Jura , BP 71427 MONTBELIARD FRANCE, »

MOS - MindOnSite SA
MOS, le couteau suisse de la formation : MOS Chorus, la plate-forme pour créer et gérer intégralement vos formations (e-learning, évaluations et catalogue des formations en face à face) & MOS Solo, l’outil auteur gratuit.
» Avenue de la gare 10 Lausanne SUISSE, » +41 21 807 01 31


 

 

 

 

 

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