Raymond Morel 4043 days ago
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En quelques mois, les gouvernements britanniques et américains sont passés, sur leurs feuilles de route – voir notamment celle pour le gouvernement numérique que vient de publier la Maison Blanche -, du sujet de l’Open Data (qui n’est pas clos, tant s’en faut) à celui des données personnelles. Qu’est-ce qui explique ce glissement ?
Pour David Eaves (@daeaves), les données ouvertes de prochaine génération sont les données personnelles : “Il s’agit d’un tout nouveau type de données ouvertes. Ouvertes non pas au public, mais à la personne à laquelle appartiennent vraiment les données (…). L’opportunité est importante. Non seulement cela pourrait révolutionner l’accès des citoyens à leur propre santé ou à leur consommation d’énergie, mais cela pourrait permettre aussi de réduire les coûts de partage des dossiers de santé, qui à leur tour pourrait créer des économies pour l’industrie dans son ensemble.”
En fait, estime Tim O’Reilly (@timoreilly) dans une présentation consacrée à ce sujet, lorsque les données publiques sont libérées pour s’adapter à chacun, elles deviennent alors vraiment un bien public au sens économique le plus large. La thèse derrière la “divulgation personnelle des données”, c’est que lorsque les consommateurs auront accès à leurs données personnelles et que le marché aura créé de nouveaux outils pour les mettre en œuvre, les citoyens seront habilités à faire des choix économiques, d’éducation et de mode de vie qui leur permettront de mieux vivre.
La réutilisation des données personnelles est donc la continuité et la conséquence de l’ouverture et de la réutilisation des données publiques. Elle consiste à les adapter à chacun. Elle consiste à les élargir par des données qui ne sont pas nécessairement publiques, mais qui, légitimement, appartiennent aux utilisateurs ou les concernent. Elle vise à fournir un service plus personnalisé et donc au final plus adapté aux besoins de chacun. Elle promeut un renversement de la relation de l’utilisateur aux données collectées sur lui, à la fois dans un but d’autonomisation des individus, de fluidification et d’amélioration de la relation, et dans un but de stimulation économique. C’est en cela qu’il faut entendre les initiatives MyData américaine ou MiData britannique, comme un prolongement des initiatives Open Data initiées préalablement."