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Alisée de Tonnac, globe-trotteuse technologique
 
Portrait
La jeune femme dirige l’organisation Seedstars World, spécialisée dans la recherche de start-up prometteuses dans les pays émergents. Elle sillonne le monde, persuadée que les talents n’éclosent pas que dans la Silicon Valley
 
Alisée de Tonnac, directrice de Seedstars World. — © photo eddy mottaz

Ghislaine Bloch   
Publié mardi 1 mars 2016 à 18:45

«Excusez-moi je ne vous ai pas reconnue. Je suis myope», annonce Alisée de Tonnac, directrice de Seedstars World, en arrivant à son rendez-vous dans un hôtel genevois, toute de noir vêtue, emmitouflée dans une grande écharpe, des longs cheveux négligemment noués par une pince en plastique. Elle commande un thé jasmin, propose immédiatement de passer au tutoiement et s’avère intarissable lorsqu’elle évoque Seedstars World, la société qu’elle dirige du haut de ses 28 ans. Sa mission consiste à chapeauter une structure et une équipe de 15 personnes, dont une partie sillonne le monde à la recherche de start-up prometteuses dans des pays émergents.

Un sommet à Lausanne, le 3 mars
Cinquante-quatre d’entre elles, issues de cinquante-quatre pays, viendront se présenter, jeudi 3 mars à Lausanne, à l’occasion de la troisième édition de Seedstars Summit. Pendant une semaine, des mentors du monde entier les aideront à perfectionner leur présentation et améliorer leur modèle d’affaires. L’occasion également pour ces jeunes sociétés de rencontrer des clients et des investisseurs potentiels. «Parmi ces start-up, impossible d’en citer une. J’en ai 200 en tête avec qui je suis régulièrement en contact. Beaucoup sont actives dans les domaines de la santé, l’éducation, le paiement par smartphone ou l’énergie solaire», cite-t-elle.

Marquée par le Rwanda
Il y a trois ans, lorsqu’elle est entrée chez Seedstars World – organisation genevoise lancée par Pierre-Alain Masson, Michael Weber et Benjamin Benaim –, Alisée de Tonnac passait son temps à voyager pour dénicher des pépites technologiques. «J’ai été tout particulièrement marquée par le Rwanda et le poids de son histoire, ses paysages, sa capitale si propre et son écosystème très prometteur. Avant chaque voyage, j’avais une idée préconçue sur le pays ou sa population. A chaque fois, je me suis trompée», reconnaît-elle. Désormais une équipe de quinze personnes a pris le relais pour repérer ces jeunes entreprises dans les cinq continents. Quant à la directrice de l’organisation, elle poursuit inlassablement ses déplacements, mais c’est désormais pour faire connaître Seedstars. «J’effectue quatre conférences par mois sur l’innovation et j’évangélise ce qui se passe dans ces pays», explique celle qui habite à temps partiel au Nigeria où sont actives plusieurs start-up dans le paiement par smartphone. Les innovations bancaires et financières constituent d’ailleurs l’un des quatre axes de la prochaine édition de Seedstars World.
Les talents n’éclosent pas que dans la Silicon Valley
«La plupart des gens ne voient pas les milliards d’opportunités qui se présentent dans ces marchés qui sont déjà en train de se transformer en centres d’innovation. Aujourd’hui, il y a plus de 4 milliards de personnes qui n’ont pas accès à Internet. Ce sont des consommateurs potentiels et des citoyens à connecter entre eux. En 2020, 80% des propriétaires de smartphones se trouveront dans les pays émergents, explique Alisée de Tonnac. Les talents n’éclosent pas que dans la Silicon Valley. Les sociétés sélectionnées lors des deux dernières éditions ont déjà permis de créer 300 emplois et ont levé au total 25 millions de dollars. Le gagnant 2015, Simplepay, un PayPal nigérian, se développe bien. En Russie, wayray.com a obtenu beaucoup de financement pour son système de navigation en réalité augmentée pour les automobilistes», souligne-t-elle.
Elle affectionne les anglicismes
A force de conviction, la jeune femme est parvenue à trouver différents sponsors et partenaires. Près de 200 au total, à l’exemple de multinationales comme Google, IBM, Microsoft, Uber mais également des banques, l’horloger Hublot, lastminute.com group, l’EPFL, Inmarsat ou AP-Swiss. Tous soutiennent l’organisation et ses entrepreneurs en herbe d’une façon ou d’une autre. «Pour les convaincre, nous avons dû travailler durant trois ans, 24 heures sur 24. But we did it», dit celle qui affectionne les anglicismes non par snobisme mais tout simplement parce qu’elle a suivi une scolarité en anglais, à l’Ecole internationale. D’abord à Singapour où son père – un pied-noir qui a quitté Alger à 17 ans – a dirigé Gemplus pour l’Asie. Puis, dans la Silicon Valley aux Etats-Unis car son père s’était lancé dans le capital-risque. «Quand on est rentré en France, à Aix-en-Provence, cela a été très dur d’aller au lycée français», explique cette fille d’expatriés. Malgré cela, Alisée de Tonnac a toujours suivi une scolarité exemplaire, obsédée par les bonnes notes et le CV parfait. «Je suis juste une bosseuse qui sait très bien comment apprendre par cœur», dit-elle pour relativiser l’accumulation de prix qu’elle a obtenus. «J’étais hyperscolaire et très impliquée dans la vie associative universitaire, tel que le Comité HEC.

Je pense que cet esprit solidaire a germé à Singapour dans mon école où se mélangeaient des enfants de cinquante nationalités différentes. La communauté primait sur l’individu», analyse la jeune femme qui se qualifie d’hypersensible et de bourreau de travail, avec le respect comme principe de base.
Sur le conseil d’amis de ses parents, Alisée de Tonnac a quitté la France pour suivre ses études à HEC à Lausanne. «Mes deux frères et ma sœur ont aussi décidé d’étudier en Suisse, à l’EPFL et à l’Ecole hôtelière», dit-elle. Elle enchaînera par la suite avec un master en Italie puis démarrera sa carrière professionnelle dans le marketing, chez L’Oréal à Milan, en représentant Lancôme et Armani. Là aussi, les apparences sont trompeuses. On imagine volontiers Alisée de Tonnac comme ambassadrice de marques de cosmétiques. Pourtant, vendre des rouges à lèvre de luxe ne lui correspondait pas. «Je voulais sortir de mon petit confort. Travailler dans un bureau à me plaindre de la météo ou des collègues, c’était pas du tout pour moi», explique celle qui porte une chevalière aux armoiries familiales à l’auriculaire droit et un bracelet connecté au poignée gauche pour connaître à tout moment ses pulsations cardiaques et le nombre de pas parcourus. Mais, dans ce domaine, et c’est peut-être bien le seul, elle n’excelle pas. «Je n’arrive jamais à atteindre le nombre de pas recommandés», dit-elle avec regret.


Son profil
14 janvier 1988: naissance d’Alisée de Tonnac
Juin 2005: voyage humanitaire au Cambodge
15 mars 2013: premier tour du monde pour Seedstars
3 mars 2016: Seedstars Summit à Lausanne

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More video on Alisée at https://www.aliseedetonnac.com

 

Il est curieux de constater que les présentations d'Alisée qui a 32 ans correspondent à bien des idées de l'époque notamment sur le  travail à distance, à la maison. C'est effectivement en 1988 que le CIP pour anticiper et être prospectif avait déposer un projet de loi pour un établissement scolaire à distance afin de gagner en expériences pour le futur. Inutile de dire que ce projet "sogrenu" avait été balancé à la corbeille, alors que de nos jours avec le  CORVID-19 on balbutie mal sur la durée de laisser les apprenants et les travailleurs à distance. Cela s'appelle de la prospective !!!