FET Flagships = Future Emerging Technologies FET Flagships are ambitious EU-wide large-scale, science-driven, research initiatives

Thématique N°   : 12 Science Numérique                                                                    Date : 20.10.2013

Personne responsable du sous-groupe traitant cette thématique : Patrick Furrer

Membres actifs du sous-groupe : Raymond Morel + new members (tbd)

  1. Description de la thématique

Les sciences sont au cœur d’une véritable révolution numérique. L’informatique, l’algorithmique, la modélisation, la simulation, mais aussi les réseaux et les capacités des infrastructures de stockage et de traitement des données, ouvrent de nouveaux horizons et de nouvelles approches d’investigation (on parle par exemple de la science des données). L’ensemble de ces nouvelles méthodes et approches a vu naître une nouvelle génération de chercheurs qui réforment leur discipline, parfois même de fond en comble, tout en élargissant les domaines d’application de ces méthodes. Le numérique s’est invité si profondément au coeur de la science, et s’est mis à tisser de nouveaux ponts improbables et surprenants entre des disciplines du savoir parfois si distantes l’une de l’autre, comme les mathématiques et la sociologie des religions, ou l’environnement et la psychologie.

La Science numérique intègre aussi le citoyen bien plus intimement à ses découvertes, non seulement en partageant les ressources de stockage et de calcul (p.ex dans le projet SETI@HOME (1)), mais aussi en impliquant les citoyens dans la récolte et l’analyse de données, voire même dans la formulation ou la suggestion d’hypothèses, rendant les sciences plus à l’écoute des besoins et intérêts de la société.

Dans cette optique, la coopération ouverte entre disciplines, entre chercheurs et citoyens, nécessite une transparence et une instantanéité de l’accès aux données et aux publications. La recherche financée par des fonds publics devrait être accessible et gratuite au public dans son ensemble. L’initiative Open Access (2) fait donc office de corollaire naturel à la Science Numérique.

 

2.     Qui en Suisse ou à l’étranger s’occupe(nt) de cette  thématique ?1

La thématique est soutenue et développée en Europe par la Commission Européenne dans le cadre de son agenda numérique (3). En Suisse, l’informatique, discipline maîtresse de la Science numérique, ne fait pas même encore partie des branches principales pour le certificate de maturité. En tant que telle, la science numérique ne fait pas non plus partie intégrante ni de l’agenda numérique de la Confédération (4), ni de celui des milieux professionnels comme ICT Switzerland (5). Toutefois, dans les milieux académiques, la Suisse comprend des experts internationaux de renommée mondiale actifs dans plusieurs projets lies à la Science numérique, notamment dans les deux EPF et dans les universités (e.g. 6).

 

3.     Comment la TPF e-switzerland propose—t-elle de traiter cette thématique ?1[3]

La TPF eSwitzerland cherche à mettre en contact les milieux politiques et les décideurs, notamment au sein de l’administration fédérale et dans les cantons, avec ces nouvelles approches et plus généralement la science numérique et ses multiples facettes. Il s’agit de donner suite aux différentes manifestations organisées notamment par a+ en 2011-2012 au sujet des FET Flagships, et de recommender au SEFRI des mesures pour soutenir et accompagner la mise sur pied en Suisse d’infrastructures de recherche pertinentes et en phase avec la science numérique de demain. Une rencontre avec les acteurs suisses impliqués dans cette thématique, permettant de confronter leurs approches et de definer un agenda d’action commun serait une premier pas indispensable.

 

4. Comment cette thématique converge avec les buts, missions et la stratégie de la SATW ?1[4]

Cette thématique est à l’interface entre science et société, entre milieux académiques et politiques, elle est au coeur du mandat de reconnaissance précoce que le SEFRI octroie aux academies. C’est une thématique clairement focalisée sue les technologies, et donc dans le giron principal de la SATW, mais elle intéressera aussi les autres académies. Développer une telle vision et acquérir des partenaires institutionnels intéressés à la création d’une vraie politique scientifique, qui permettrait d’allouer les ressources nécessaires et qui ainsi renforcerait encore l’attractivité de la place scientifique Suisse, est en correspondence parfaite avec la mission de la SATW.

 

 

 5.  Autres informations importantes – Contacts – Défis _Difficultés

C’est FuturICT (7) qui constituait peut-être la vision la plus emblématique de ce que la science numérique prévisage. Le projet n’ayant pas été retenu pour financement par la Communauté Européenne, la question demeure de ce que la SATW et la Suisse pourraient proposer comme suite à FuturICT.

Par la même occasion, le FET Flagship Human Brain Project (8) a lui été retenu, et il intègre lui aussi des composantes essentielles de science numérique. L’EPFL et l’UNIL ont aussi créé conjointement en 2012 le Laboratoires des Humanités Digitales (9), qui lui tisse le lien avec les science économiques et sociales. D’autres initiatives encore au stade de discussions et de projet concernent cette thématique et pourraient aussi bénéficier d’une tel soutien de la SATW, comme le centre international de simulation de la Terre (10).

En Suisse, l’acteur principal dans le monde de l’Open Access est le Fonds National de la Recherche Scientifique.

Les acteurs suisses impliqués dans l’un ou l’autre des axes de la science numérique sont nombreux, renommés, compétents et très intéressés par ces facettes multiples. Le défi consiste sans aucun doute à les réunir autour d’une vision commune, d’un projet commun, comme lors de la création dans les années 1990 de l’institut Suisse de bioinformatique, qui lui répondait à un besoin très spécifique de plusieurs communautés scientifiques relativement proches toutefois l’une de l’autre (pharmacie, génétique, biologie, bio-ingénierie, medicine). Dans le cadre de la science numérique, des acteurs sont beaucoup plus diversifiés, les acteurs bien plus nombreux, mais l’enjeu pour la Suisse est ici beaucoup plus global.

 

Key website:

(1)    http://setiathome.berkeley.edu/

(2)    http://fr.wikipedia.org/wiki/Libre_acc%C3%A8s_%28%C3%A9dition_scientifique%29

(3)    http://ec.europa.eu/digital-agenda/en/science-and-technology/digital-science

(4)    http://www.bakom.admin.ch/themen/infosociety/00695/index.html?lang=fr

(5)    http://ictswitzerland.ch/media/dateien/agenda_num%C3%A9rique.pdf 

(6)    http://www.unifr.ch/openaccess/fr

(7)    http://www.futurict.eu/  

(8)    https://www.humanbrainproject.eu/  

(9)    http://www3.unil.ch/wpmu/digitalera/

(10) http://www.icesfoundation.org/Pages/Home.aspx