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Spécialiste des relations internationales, Ariel Colonomos est directeur de recherche au CNRS (CERI) et enseigne à Sciences Po Paris. Il a publié notamment : Le Pari de la guerre : guerre préventive, guerre juste ?, Paris, Denoël, 2009.

 

La revue de presse : - Les Inrocks, février 2014

En éclairant l'utilité et les effets contrastés de ces discours prophétiques dans l'espace de la décision politique, l'auteur s'interroge sur la valeur prédictive des sciences sociales, entre magie et rationalité.

 

La revue de presse : Julie Clarini - Le Monde du 13 février 2014

L'auteur, spécialiste de relations internationales, porte le regard sur les mille manières dont le monde se trouve modelé par nos représentations de l'avenir. C'est une simple évidence, elle-aussi souvent peu soulignée : l'action politique porte en elle une anticipation, plus sûrement que le rêve une prémonition. Exactement à la façon des oracles dans la Grèce ancienne, des professionnels sont chargés de lui donner forme et légitimité : en fonction de ce qui sera constitué par eux comme opportunité ou menace, la décision sera infléchie. Colonomos analyse en quelques chapitres convaincants cette relation symbiotique qu'entretiennent les politiques et les " experts de l'avenir ", ceux qui habitent non plus Delphes, mais les " usines de savoirs " que sont les think tanks ou les agences de sécurité...
Néanmoins, la sévérité de la critique ne débouche pas sur un ricanement condescendant. Puisqu'il ne fait aucun doute pour l'auteur que notre vision de l'avenir change l'avenir - rappelons qu'il est spécialiste de la guerre préventive, notion à laquelle il a consacré son précédent ouvrage -, il en va de notre responsabilité d'établir de bons scénarios, en établissant les normes qui permettront de " voir juste ", sinon vrai.

Echos sur France Culture

http://www.franceculture.fr/emission-la-grande-table-2eme-partie-anticiper-le-futur-fait-il-une-bonne-politique-2014-04-03

du lundi au vendredi de 12h55 à 13h30 Durée moyenne : 33 minutes

34 minutes

Anticiper le futur fait-il une bonne politique ?

03.04.2014 - 12:55

La Grande Table reçoit aujourd'hui Ariel Colonomos, directeur de recherche au CNRS et au Centre d'Etudes et de Recherches Internationales (CERI), dont le livre La Politique des Oracles : raconter le futur aujourd’hui paraît chez Albin Michel dans la collection "Bibliothèque Idées".

Hugues de Jouvenel est directeur de publication de la revue Futuribles. Il est président directeur général de "Futuribles International", centre indépentant d'études et de réflexion sur la prospective dans le monde. Il sera aux côtés de Caroline Broué et d'Antoine Mercier pour interroger Ariel Colonomos.

Le livre d'Ariel Colonomos étudie notre rapport au futur à travers ce qu'en disent les professionnels, depuis les oracles de l'Antiquité grecque jusqu'aux agences de notation financière. Pourquoi, depuis l'Antiquité, avons-nous besoin d'oracles ?

Ariel Colonomos et Hugues de Jouvenel © Radio France

Ariel Colonomos : La comparaison avec Delphes, avec l'Antiquité, est très importante. D'ores et déjà, dans ce système politique, qui, à bien des égards, est à l'origine d'un certain nombre de valeurs et d'idées importantes pour notre politique, on voit le rapport entre le politique et le futur. On voit quel type de relation s'instaure entre l'un et l'autre. On voit également comment les hommes politiques de l'époque, les théoriciens du politique, sont très conscients du fait qu'il faut institutionnaliser une parole du futur. Institutionnaliser, c'est une façon d'avoir un dialogue avec le futur et de pouvoir ainsi mieux gouverner.

Il y a différentes catégories que l'on peut distinguer. Deux d'entre elles sont  très importantes : c'est la distinction entre la prévision et la prédiction.

Ce que font la plupart des experts qui s'intéressent aux questions internationales, ce sont des scénarios. Ils écrivent une histoire d'un monde à venir. Pour écrire ce scénario, il va tirer des éléments qui sont ceux du passé et du présent. C'est là un monde possible, auquel on pourra opposer un autre monde possible.

La prédiction, elle, consiste davantage à répondre à une question à partir d'un problème précis. La prédiction est une réponse claire, sous la forme affirmative ou négative, à une question qui est posée, bornée dans le temps et dans l'espace. La prévision est beaucoup plus ouverte et ne répond pas à une question spécifique. 

Dans sa chronique Les Idées au Quotidien, en amont de la journée spéciale que consacrera demain France Culture au génocide des Tutsis du Rwanda, Raphaël Bourgois présente aujourd'hui le dernier numéro de la revue Vingtième Siècle, dirigé par Hélène Dumas et Stéphane Audoin-Rouzeau. 

Pour ces deux historiens, il s'agit de dégager de nouvelles pistes de réflexion, de comprendre ce qui manque encore aux sciences sociales pour appréhender les spécificités de ce génocide.

Pour poursuivre la discussion, retrouvez ci-dessous les principaux documents et ouvrages évoqués dans l’émission, ou rendez-vous sur la page Facebook et le compte Twitter de La Grande Table.

Invité(s) :
Ariel Colonomos, politologue
Hugues de Jouvenel, président-délégué général de Futuribles International, consultant international en prospective et stratégie. Auteur de l'article "Pour une prospective géopolitique" (Revue internationale et stratégique, 2010).

Thème(s) : Idées| Politique| futur