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“Salle comble, 600 participants, des intervenants de qualité, des idées originales pour l’avenir des médias, et la décision de lancer un incubateur média sur le site de l’EPFL avec la RTS: la Journée de l’innovation du Réseau a été un très beau moment, constructif et enthousiaste, et l’occasion de voir que les médias suisses sont promis à un bel avenir s’ils coopèrent et s’ouvrent au monde scientifique. Merci à tous, et… au travail!”

Fathi Derder

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Dans le cadre de cette journée de l’innovation 2016, nous réunirons les acteurs des médias « traditionnels » (journalistes, éditeurs,commerciaux, publicitaires), et « nouveaux » (scientifiques, chercheurs, entrepreneurs, start-up et investisseurs en capital-risque), afin de définir le champ d’action des médias à l’heure du numérique et du big data (information, traitement des données, archives, personnalisation de l’information), et esquisser le business model de ces médias. Identifier les pistes de travail pour faire de la Suisse un pôle de compétence dans l’information et les données. Building « Info & Data Valley ».

Conférence plénière

09h00

Fathi Derder, Président Le Réseau.

Mot de bienvenue et présentation du programme


09h05

Gilles Marchand (Directeur RTS),
Patrick Aebischer (Président de l’EPFL).

Présentation de l’Initiative médias. Ou quand la science et les médias se rencontrent à l’EPFL.


Médias et data sciences. Quatres exemples :

9h15

Adrienne Corboud Fumagalli, Vice-Présidente innovation et Valorisation, EPFL

Horizon, une plateforme de suivi des opinions publiques. L’exemple du Brexit. Le Social Media Lab de l’EPFL fournit un large éventail de compétences et d’expertise pour aborder les problématiques et relever les défis de plus en plus complexes associés aux Big Data dans le domaine des médias sociaux. Son projet Horizon a été utilisé notamment lors de la COP21. Pour la journée de l’innovation, il décrypte les humeurs et réactions des réseaux sociaux suite au Brexit et les émotions suscitées par l’aventure de Solar Impulse.

9h25

Patrick Thiran, Professeur EPFL, Faculté Informatique et Communication

Mining Swiss Democracy. Le système de démocratie directe suisse procure des données particulièrement riches permettant d’analyser, de (re-)découvrir et de prédire plusieurs phénomènes politiques sous l’angle statistique.

9h35

Kamila Markram, CEO Frontiers

Smart Algorithms and Beyond: Using technology to disseminate research. Fondée en 2007 par des scientifiques de l’EPFL, Frontiers est l’une des sociétés d’édition les plus en vue dans le monde de l’open access. Frontiers travaille au développement de nouveaux outils pour une science ouverte, et pour optimiser les processus d’édition à l’heure du big data.

9h45

Frédéric Kaplan, Prof. directeur Digital Humanities EPFL

« Big data et nouveaux horizons temporels ». La Suisse a été un des premiers acteurs à miser sur l’exploitation des archives de presse, non seulement pour les rendre accessibles, mais aussi pour les analyser en utilisant de nouveaux algorithmes. Elle est aujourd’hui le leader mondial dans les “Big data du passé”, un territoire qui pourrait transformer le rôle des médias au-delà du data journalisme classique pour l’ouvrir vers de nouveaux horizons temporels.

10h00

Doris Leuthard, Conseillère fédérale

Intervention de Mme la Conseillère fédérale Doris Leuthard, cheffe du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC).


The Future of Media : disrupt or disappear ?

10h15

Philippe Colombet, Google DNI

L’innovation dans les médias, l’exemple de la Digital News Initiative.

10h30

Etienne Jornod, Président de la Neue Zürcher Zeitung.

La transformation des médias: le positionnement de la NZZ

10h45

Ralph Büchi, Délégué du Conseil d’administration de Ringier Axel Springer

11h00

Urs Schaeppi, CEO de Swisscom

11h15

Q&A.


11h30

Pause, ouverture salon start-up, visite du salon par la CF Leuthard.


12h00

Opportunités et risques de « data driven » media. Quels nouveaux business models pour l’information à l’heure du digital et du Big Data ? Quels modèles publicitaires ? Et quelles incidences sur la protection des données ?

Gaël Hürlimann, Rédacteur en chef numérique Le Temps
Bernard Rappaz, Rédacteur en chef RTS
Anton Aschwanden, Public Policy, Google Suisse
Nicolas Fulpius, Head of Digital Enterprise Solutions, Swisscom
Matthieu Fleury, Fédération romande des consommateurs
Edouard Bugnion, Professeur EPFL
Adrian Lobsiger, Préposé fédéral à la protection des données


12h30

Quelle place pour la Suisse (et l’Europe) dans le nouveau monde médiatique ? Comment en faire un hub ? Avec quelles collaborations entre les acteurs ?

Gilles Marchand, Directeur RTS
Stéphane Benoît-Godet, Rédacteur en chef Le Temps
Dominique Mégret, Head of Swisscom Venture
Annik Dubied, Académie du journalisme et des médias
Ralph Büchi, Axel Springer
Philippe Colombet, Google DNI


13h00

Alexis Dufresne, CEO de Faveeo
Fathi Derder, Président Le Réseau.

Le Réseau lance deux revues de presse intelligentes, avec Faveeo. Economic policy for innovation : empowering entrepreneurship around the world. The future of media : trends and insights about the future of media and publishing.


13h10

Roger de Weck, Directeur général SSR.

Conclusion

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Mission

Le Réseau est un groupe d’influence politique pour l’innovation dont l’objectif premier est de développer des conditions-cadre favorables à l’entrepreneuriat et ainsi d’assurer le renouvellement du tissu économique suisse

Stratégie

Le Réseau est une association à but non lucratif pour l’entrepreneuriat et l’innovation. Notre objectif est de faire de la Suisse une « start-up nation » en développant une politique d’innovation pour la création d’entreprises et le transfert de technologies. Notre stratégie en 3 axes :

1) Légiférer :
Sensibiliser la classe politique aux besoins des entrepreneurs, et proposer (ou modifier) des projets de lois dans le but d’améliorer les conditions-cadre.

2) Réseauter :
Réunir les acteurs de l’innovation (entrepreneurs, investisseurs, chercheurs), les élus et les représentants de l’administration : nos membres peuvent ainsi avoir une influence directe et concrète sur l’avenir de l’innovation en Suisse.

3) Informer :
Sensibiliser les médias aux besoins des entrepreneurs (notamment par des events publics), et médiatiser les débats politiques sur l’innovation.

Le Réseau offre ainsi aux entrepreneurs un moyen de se faire entendre, un lieu de rencontre et une vitrine.


13h15 – 15h00

Cocktail dinatoire, Avec un espace ouvert à la présentation de start-up et laboratoires dans le domaine.



Une journée consacrée aux médias à l’EPFL a mis en évidence à la fois la crise du secteur et ses possibilités de se réinventer. Doris Leuthard, elle, se fait presque sévère face à la SSR

L’Ecole polytechnique et le média de service public s’associent. Mardi lors de la Journée de l’innovation du Réseau, groupe des quelques parlementaires fédéraux sensibles aux questions d’innovation, l’EPFL et la RTS ont annoncé le lancement, à moyen terme, de la «Swiss Media Initiative».

Lire aussi :  Mutations des médias: six personnalités s’expriment

La démarche s’inscrit dans le cadre de la venue de la radio-TV romande sur le campus lausannois, à l’horizon 2020. Après des décennies à La Sallaz, elle va y construire son propre bâtiment. Le président de l’EPFL Patrick Aebischer et le patron de la RTS Gilles Marchand restent encore vagues sur leur initiative, ils indiquent que le but est d’associer les expertises de la haute école et les expériences du média, en radio, TV et Internet. Le campus aura son incubateur pour les médias.

Déjà, la SSR appelle les autres acteurs du marché. Son directeur Roger de Weck fait un appel du pied aux éditeurs présents dans la salle: qu’ils se joignent aux initiants! Gilles Marchand réitère son credo: «La Suisse est trop petite pour que les médias s’étripent entre eux.»

Le poids des réseaux sociaux

Un mardi éclaboussé de soleil sur le campus, grande salle du Learning Center. Editeurs, directeurs de médias, universitaires et politiques font le point. On parle réseaux sociaux, et leur inexorable croissance. On évoque un public devenu presque évanescent, surfant sur ses petits écrans, désertant les médias traditionnels, toujours plus fuyant. On mentionne les données massives, le journalisme basé sur les données, les nouvelles perspectives, les nouveaux outils. Ralph Büchi, président de Ringier Axel Springer – éditeur du Temps –, a la formule qui claque: «Il n’y a pas de crise du journalisme, il y a une crise du canal, le journal papier.»

Lire également : Le média de demain doit être personnalisé

Cette crise-là est brutale. Dans la bouche d’éditeurs ou de rédacteurs en chefs, l’autocritique vire presque à la flagellation sur Powerpoint – le président de la NZZ Etienne Jornod parle d’un monde «vivant en vase clos», le rédacteur en chef numérique du Temps Gaël Hürlimann glisse que «nous avons longtemps ignoré notre client»…

Google, le diable, adore les médias classiques

Parce qu’Internet a tout délié, voire délité. Le marché médiatique traditionnel, monolithique avec ses tranches bien grasses – presse, radio, TV – a volé en éclat. Il faut tout réinventer, et innover, aussi bien au niveau des contenus que des modèles d’affaires. Représentant de Google, c’est-à-dire du diable, Philippe Colombet l’assure: il ne veut que le bien des journaux. Le géant du web distribue des millions de francs – 1,7 prévu pour la Suisse –, afin de soutenir des projets innovants proposés par des médias classiques. Condescendance de la compagnie qui a tout aspiré? Action stratégique, plutôt, alors que précisément, les appels des pontes de la SSR et la RTS sont placés sous l’égide de la résistance aux monstres américains qui viennent écraser le marché national.

Dans ces discours sur les médias, chacun parle bien depuis sa position, et de nulle part ailleurs. Le marché est trop tendu pour faire de l’autodérision. Le service public cherche à apaiser les éditeurs, qui l’ont éreinté pendant des années lors d’une guerre contre sa volonté de mettre de la publicité sur ses sites web, ce que le Conseil fédéral lui a refusé. Roger de Weck est sous pression, l’initiative visant à abolir la redevance a abouti et sera proposée en votation. Elle n’a aucune chance, mais le parlement pourrait tricoter un corset serré et piquant comme la laine en guise de contre-projet.

Doris Leuthard: «Le Conseil fédéral exige de la SSR…»

Et voici justement que Doris Leuthard arrive au Learning Center, flashs, caméras, et son grand sourire. Elle ira s’amuser en testant des lunettes de réalité virtuelle. Mais avant, au moment du discours, lorsqu’elle aborde le paysage des médias électroniques suisses, elle ne rigole pas. Après avoir produit, en juin, un rapport sur la situation, le Conseil fédéral a décidé, annonce-t-elle, de mettre en chantier une révision de la loi sur les médias électroniques pour l’année prochaine. Dès lors, la concession de la SSR sera renouvelée plus tard que prévu. Doris Leuthard donne quelques premières précisions: «Le Conseil fédéral exige de la SSR qu’elle intègre davantage les régions linguistiques, qu’elle se distingue davantage des diffuseurs privés, en particulier sur le divertissement, et qu’elle collabore davantage avec eux, notamment pour les sports et la culture.»

Aucun doute: même, ou surtout, traduit de l’allemand, le terme a été soupesé. Le Conseil fédéral «exige de la SSR». Une formulation impensable il y a quelques années encore. Les propos de la cheffe du Département de la communication sonnent comme une fin de récréation, provoquée par la vogue des contempteurs de la SSR, qui crient toujours plus fort.

Dans une journée consacrée à l’innovation, l’intervention de la ministre PDC remet quelques pendules numériques à l’heure. Les défis sont globaux, les concurrents sont Facebook ou Instagram, mais les médias suisses demeurent plantés dans leur jardin national, avec les contraintes législatives et les concurrences internes que cela comporte.

L’importance méconnue du capital-risque

C’est justement pour rendre le jardin plus fertile que bêchent les membres du Réseau. L’animateur, le conseiller national Fathi Derder (PLR/VD) connaît le milieu, il en vient. La question est de savoir ce que les acteurs du marché peuvent faire pour renverser la tendance au déclin. Innover, évidemment – c’est bien le propos. Oser, tenter des formes journalistiques pas ou peu usitées, s’emparer des nouveaux instruments. Et le pays politique peut aider, plaide Fathi Derder, qui réclame depuis des mois, à un certain niveau de décibels, la création d’un secrétariat d’État au numérique. Mais il élargit le propos: dans les médias comme pour la pharma ou d’autres secteurs, la question du capital-risque devient cruciale. Le député insiste, soutenu par Dominique Mégret, responsable de Swisscom Venture, qui souligne la minceur des investissements en capital-risque en Suisse.

L’innovation ne concerne pas que les chercheurs en blouse blanche ou les informaticiens bidouilleurs, disent les membres du Réseau. Face à eux, des éditeurs enthousiastes mais sur leurs gardes quant au secteur public, et une SSR tout miel. Hélas, à Berne, le débat, dès cet automne à propos du rapport du Conseil fédéral, risque de se limiter au nombre d’épisodes de Game of Thrones montrés par le service public.

Balisée par le contexte national, la démarche du Réseau n’en est que plus originale. Aussi, pour que le public, qui consomme quand même encore un peu de ces vieux médias desséchés, prenne conscience du défi. Et pour que la branche se mobilise, en limitant ses propres déchirements. L’EPFL aura son incubateur pour les médias, et dans le brouillard ambiant, voilà des fenêtres qui s’ouvrent.

Source: Le Temps Nicolas Dufour
Publié mardi 23 août 2016 à 22:08.


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